Voila sans doute une question qui doit tarauder l’esprit du community manager à de nombreuses reprises ! Comment engager sa communauté quand on n’a pas de budget alloué en interne ? Reste-t-il des solutions ?
Difficile de faire sans ! c’est un fait et c’est aussi une question de thématique sur laquelle le community manager travaille.
Beaucoup de marques sont enfermées au sein des réseaux sociaux, et sont de ce fait tributaires de mettre la main au porte-monnaie.
D’autres au contraire peuvent simplement s’appuyer sur leur communauté pour produire et relayer du contenu. Comment ça ?
Nous en parlerons au chapitre : Comment impliquer sa communauté ?
Quelles sont les différentes actions pour animer et engager une communauté ?
Le community manager a pour mission principale d’animer une ou des communautés, tout en recherchant de l’engagement et de la croissance au travers d’actions diverses.
Il vise ainsi le rapprochement entre le consommateur et la structure pour laquelle il travaille (marque, entreprise, personnalité, institution…).
Voyons différents leviers qu’il utilise pour engager et accroitre sa communauté.
- Production de contenu
- Partages
- Jeux-concours
- Sondages
- Évents / Rencontres
- Webinars / Facebook Live / Periscope
- Publicités / Ads
- Impliquer sa communauté
Parmi ces différentes actions, seul les publicités (ads) nécessitent un budget immédiat à investir. Pour les autres leviers on peut s’en tenir au rôle du community manager pour les exploiter et les optimiser.
Les jeux-concours peuvent nécessiter un budget en terme de dotation et de création, ainsi que les évents dans certains cas, mais des partenariats restent envisageables.
Les partenariats peuvent par exemple servir à obtenir des dotations pour les jeux-concours.
Quant aux évents, des aides à la création peuvent être négociées selon le format visé. Néanmoins en misant sur des budgets très faibles, il est possible d’aller chercher de l’engagement.
Voyons les différentes actions relevées une à une :
1. La production de contenu par le community manager
C’est généralement le premier levier exploité par le community manager; la production de contenu au sens large du terme. Le CM peut alterner les contenus en usant de texte, d’audio, de vidéo et de photos tout en respectant la charte éditoriale avec le ton défini. Si le contenu offre des possibilités infinis, il reste toujours au centre la problématique d’être lu et de gagner en viralité.
Une majeure partie des contenus partagés, notamment les articles, ne sont pas lus. Au final tout ce flux d’informations partagée sur les réseaux sociaux, contribue à alimenter le phénomène d’infobésité.
Le contenu engage, mais nettement moins qu’il y a quelques années au vu de la concurrence rude qui s’est installée. Pour y parvenir il faut redoubler de créativité, utiliser des outils qui optimisent les partages et permettent de gagner en viralité.
Au delà il faut penser référencement / SEO pour ne pas perdre de vue que le trafic se gagne aussi par un bon positionnement sur le moteur de recherche Google. Ces différents points mis bout à bout ont faire naitre les content manager, qui relèguent certains community managers au rang de simples relais de contenu, et non plus producteurs de contenu.
Si le contenu reste roi et qu’il est le premier facteur engageant pour le CM, il faudra voir aussi du côté des partages (point ci-dessous) pour l’optimiser.
2. Les partages de contenus
D’un côté il y a la production de contenu personnel, et de l’autre il peut y avoir les partages issus d’une veille. Il s’agit à ce stade de renforcer une faible diffusion en terme de contenu.
On utilise généralement des outils de marketing automation pour programmer des scénarios, et ainsi partager en avance un ensemble de contenus pertinents et en rapport de son expertise.
Il ne s’agit pas de partager des contenus concurrents, mais plutôt des articles de fond sur un sujet maitrisé. La veille est à ce stade mise en place, pour permettre de diffuser plus largement des contenus issus d’expertise à son audience.
Certains outils, et plus particulièrement GraphyStories, vous aideront à anticiper la viralité des contenus de vos concurrents et voir ce qui fonctionne bien chez eux.
Ce qui aura pour bénéfice de vous inspirer pour vos propres articles.
3. Les jeux-concours
Le jeu-concours est un levier relativement engageant s’il est bien maitrisé sur la durée, ses dotations et son montage. Le but est de collecter des données tout en gagnant de nouveaux abonnés.
Un CTA (Call-To-Action) glissé dans la création de son jeu-concours permettra en plus d’enrichir une base d’abonnés à la newsletter. Les abonnés sont gagnés en rendant obligatoire un abonnement à un compte Twitter par exemple.
Quant à Facebook, la fin du like gating est active depuis quelques temps déjà, mais il peut être induit intelligemment sans le rendre obligatoire.
La bête noire des organisateurs de jeux-concours et ici les community managers, sont les concouristes, qui n’apportent aucune plus-value à l’engagement et qui ne sont intéressés que par les dotations quelque soit leur nature.
Il est préférable de bien réfléchir en amont à ce que vous allez faire gagner et de bien cadrer les conditions du concours.
Autre point : Malgré que les dépôts de règlements chez huissier ne sont plus obligatoires, mesurez tout de même le risque en cas de litige et selon la valeur des lots engagés. Il est recommandé malgré tout de déposer son règlement chez un huissier.
En terme de budget il est donc utile de générer des partenariats avec des acteurs de votre thématique, afin de faire gagner éventuellement des lots qui proviennent de leur offre.
Le montage du jeu via les outils dédiés comme SocialShaker, ReflexeMedia coutent généralement peu cher quand les mécaniques sont simples.
4. Les sondages
Un sondage est toujours engageant dés lors qu’on pose une question à sa communauté. Il s’agit ici de faire participer sa communauté à l’amélioration de son offre par exemple, de l’engager sur ce qu’elle souhaite voir, lire et ainsi de répondre à une demande plus précise de votre audience.
Il est ici préférable d’éviter des questions complexes qui méritent une réflexion, au dépend des questions à choix multiples par exemple. Utilisez pour les sondages les réseaux sociaux Twitter et Facebook (groupes) qui possèdent déjà ces fonctionnalités.
Vous pouvez également partager un lien externe vers un formulaire mais ça sera peut-être moins engageant. Le sondage à pour but de monter que vous êtes à l’écoute de votre communauté et que vous régissez aux retours reçus. C’est l »occasion ensuite de publier un résultat et de partager l’évolution suite à celui-ci.
Si vos membres souhaitent plus de vidéos par exemple, et que vous réagissez, il faudra le souligner et leur en faire part.
5. Les évents et les rencontres
Les évents et les rencontres sont un des meilleurs leviers, sinon le meilleur, pour créer de l’engagement. Il s’agit d’un community management de terrain où le principe consiste à partir à la rencontre de sa communauté. On constate plusieurs choses quand il est possible de rencontrer les gens IRLM (In Real Life) :
- Mettre un nom sur un visage et échanger en toute transparence sur des sujets communs, créé inévitablement un engagement quand il s’agit de rencontrer sa communauté. C’est un levier qui peut servir à organiser des petits déjeuners, des réunions de marketing participatif où il est question d’améliorer son offre de service ou de solliciter ses membres sur sur un sujet précis, comme le redesign d’un produit.
- Créer du lien intra-communautaire. Voilà peut-être le point le plus important pour créer un engagement pérenne avec votre communauté.
- Permettre aux gens de se rencontrer et d’échanger entre eux n’est pas possible sur une page Facebook, quand bien même participer à des commentaires pourrait être un semblant de prise de connaissance. Mais il n’en est rien, car il s’agit surtout de rebondir sur un propos plutôt que de chercher à connaitre la personne qui a émise un commentaire.
Lorsque des membres se sont connus au travers d’un évent organisé par vous-même, ça créé immédiatement une identification à votre marque et ça contribue à vous donner une meilleure image en étant plus proche de votre audience.
6. Les webinars, Facebook Live et Periscope
Les webinars, Facebook Live ou encore Periscope, sont des leviers intéressants pour garder le contact avec sa communauté. Ils permettent d’engager la conversation et d’échanger sur des sujets liés à votre expertise ou encore sur des points spécifiques votés avec votre communauté par exemple.
Le live demande tout de même une certaine préparation et de bien maitriser son sujet, car il peut y avoir des débordements avec des personnes malveillantes. Ces différents outils sont à tester, afin de trouver la bonne formule selon le réseau social où se trouve votre audience.
Le webinar est souvent utilisé par les profils B2B pour exposer une technique, une mini formation… et échanger autour. Les Facebook Live et Periscope sont plus interactifs et ils demandent une pratique plus assidue pour en tirer profit.
Je vous recommande de regarder du coté de Wayta aka Emmanuel Chila qui est expert / influenceur sur Periscope. Il saura vous donner des bons conseils.
7. Les publicités / Ads
Si les publicités ou ads n’ont pas spécialement pour vocation première d’engager, elles restent un bon levier pour accroitre sa communauté et faire connaitre votre activité ou vos contenus.
Dans le cadre de sponsorisation de contenus, elles peuvent tout de même amener un engagement dans la mesure où on cherche à toucher une audience qui n’est pas encore acquise, mais qui peut le devenir. C’est donc un bon choix à faire en matière de sponsorisation de contenu.
On peut tout à fait rester simple et s’en tenir à une question qui génèrera des commentaires, un article qui recherche de la viralité, du partage etc…
8. Comment impliquer sa communauté en tant que community manager ?
Un des grands problèmes de certaines marques est de rester enfermé au sein des réseaux sociaux, et d’être tributaire des dépenses en matière de ads pour être vu. Le contenu étant pour elles, un levier qu’on créé en interne, qu’on développe et qu’on peaufine de l’intérieur.
Ce n’est fort heureusement pas toujours le cas, et si on raisonne communauté, on se retrouve face à un potentiel énorme devant nous en tant que community manager.
Gérer une communauté de 10.000 membres, c’est déjà avoir 10.000 compétences diverses qui se complètent et se recoupent. Selon votre activité, il est fort possible que votre communauté puisse vous apporter du contenu d’une manière ou d’une autre.
Le sport est un univers très fédérateur où le contenu se trouve sur le terrain
Prenons un exemple dans le milieu du sport pour comprendre le phénomène. Le sport étant relativement fédérateur, il est facile d’en comprendre les mécaniques qui y sont liées.
Les sportifs aiment se retrouver entre eux et participer à des challenges qu’ils partagent ensuite très facilement sur les réseaux sociaux, ou sur des plateformes dédiées; forums, applications etc…
Dans leur cas ils sont des apporteurs de contenus qui seront facilement repris par un équipementier, un sponsor ou encore un acteur du milieu qui prendrait sous ces ailes un évènement à promouvoir.
Dans ce cas il récoltera juste les photos prises par sa communauté (les sportifs) et partagera ces évènements sur ses réseaux sociaux; Instagram se prêtant très bien au jeu ! En taguant les nombreux membres de sa communauté qui ont participé à ces événements (rencontres sportives) il créera une viralité grâce au repartage des membres tagués et ainsi de suite.
Le community manager n’aura alors qu’à mettre en forme des photos, les sélectionner et les partager sur Instagram dans ce cas, tout en créant un phénomène viral en impliquant un maximum de membres selon les photos prises.
Mieux encore, le community manager pourra directement assister aux évents et rencontrer en même temps sa communauté en pleine action sur le terrain. Un formidable moyen pour engager comme nous l’avons vu plus haut.
Autre exemple avec une réseau social applicatif dans le milieu du sport : SquadRunner. Les membres créent directement des communautés in-app et se rencontrent et s’affrontent aux 4 coins du monde. Les acteurs n’ont plus besoin de recruter et d’aller chercher des membres… ils viennent eux-mêmes pour se créer une team et partager leurs performances.
Squadrunner possède dés lors une manne de contenu à partager, issus de ses nombreux challenges internationaux et des photos prises par les membres.
Dans la mesure ou tous les sujets ne sont pas fédérateur, il faudra réfléchir sur le sujet et tenter de découvrir comment il serait possible d’impliquer ses membres. C’est ici l’occasion de leur donner de l’importance, des rôles et par la suite de les rencontrer pour souder davantage cet engagement recherché.
Lisez l’article Comment le community management et le sport créent de l’engagement ? pour en savoir plus sur le sport et le community management
En conclusion
Il est donc difficile à dire qu’on peut rechercher de l’engagement sans budget, même si de nombreuses actions restent envisageables, un community manager est déjà un investissement qu’il soit salarié ou freelance.
En dehors il s’agit de minimiser les dépenses et de faire appel à de la créativité, à son réseau pour générer des partenariats, des accords etc…
Pensez enfin à la dimension terrain, et partez à la rencontre de votre communauté en organisant des petits évents ou des déjeuners qui resteront maitrisés en terme de dépense.
Le plus important est de savoir comment les amener à sa direction et de comprendre l’engagement qu’ils peuvent apporter.
Il est donc nécessaire de bien connaitre les produits et/ou services de votre structure et de comprendre comment développer les ventes sans être pour autant lié à la performance.
Le premier axe à développer est et sera sans nul doute le contenu, déjà pour se positionner et répondre aux attentes de votre communauté.
Ensuite les différentes actions seront à étudier et à tester avant de les insérer dans sa stratégie.
J’insiste sur ce point en final : Partez à la rencontre de votre communauté !
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