Lorsqu’on déménage, on prévient en toute logique ses proches, sa banque et diverses administrations. C’est la même logique quand on opère le changement de nom de domaine (NDD) de son site internet.
Voici comment limiter l’impact sur sa visibilité quand on veut changer de NDD, même s’il convient de rappeler qu’il n’y a pas de vérité absolue dans le domaine du référencement : les algorithmes des moteurs de recherche auront toujours quelques secrets et surtout, seront susceptibles d’évoluer.
SEO et nom de domaine : que sait-on ?
Si par le passé, l’utilisation de mots-clés dans les noms de domaine – et plus précisément l’Exact Match Domain (EMD) – était monnaie courante, cette pratique s’est raréfiée. La communication de Google ces dernières années et les expériences des référenceurs ont montré qu’elle n’avait pas d’effet significatif sur le référencement naturel.
En 2018, Olivier Andrieu a traité de ce sujet, expliquant qu’une marque pouvait exploiter dans l’adresse de son site internet quelques mots-clés pertinents par rapport à son activité, mettre en évidence le nom de l’entreprise ou conjuguer les deux.
Mais s’il y a une certitude, c’est qu’il faut éviter l’EMD, ce nom de domaine comportant les mots-clés exacts sur lesquels vous souhaitez vous positionner, cela pouvant être considéré comme du SPAM. Si le recours à quelques termes concurrentiels dans l’URL pouvait aider à se positionner, c’est dans une très petite mesure selon toute vraisemblance.
L’extension compte-t-elle pour le référencement ?
Levons tout de suite le doute : la réponse est non. Il existe des extensions génériques de premier niveau (.com, .info, .org, etc.), mais vous pouvez aussi choisir une extension géographique de pays (.fr, .uk, etc.).
D’autres extensions génériques sont libres ou réservées à certains publics, comme le .gouv par exemple. Dans tous les cas, il est également intéressant de posséder un NDD et quelques variantes qui pourraient être tapées par erreur, comme une faute, ou un .fr au lieu d’un .com par exemple.
Il convient de rappeler qu’il n’y a pas de vérité absolue dans le domaine du référencement : les algorithmes des moteurs de recherche auront toujours leurs petits secrets et surtout, seront susceptibles d’évoluer.
Changer de nom de domaine sans perdre en visibilité
En premier lieu, passez par un whois pour réserver un nom de domaine le plus rapidement possible, histoire d’éviter qu’il ne vous passe sous le nez. Il serait dommage de commencer à établir une stratégie reposant sur un nom de domaine et de ne pas pouvoir la mettre en œuvre, faute de disponibilité ou d’un concurrent acharné qui vous a raflé le NDD visé. Pour éviter de perdre un NDD par négligence, il est possible de souscrire au renouvellement automatique auprès de votre hébergeur.
Pensez aussi à générer deux sitemaps, une pour l’ensemble des contenus liés à vos anciennes URLs, une autre pour répertorier toutes les nouvelles URLs. La soumission de ces deux fichiers permet à Google d’y voir plus clair, en l’occurrence de prendre en compte les nouvelles pages tout en supprimant de son index les URLS de l’ancien nom de domaine.
Vous avez travaillé dur pour obtenir de la visibilité, c’est pourquoi il est important que la migration se passe dans de bonnes conditions afin d’être réellement efficiente.
Attention aux redirections permanentes
Ensuite, il s’agit de mettre en place une redirection permanente, communément appelée redirection 301. Lorsqu’un visiteur tape l’adresse de votre ancienne page, il atterrira à la nouvelle adresse sans avoir à effectuer aucune action supplémentaire. Vous devrez initier le changement dans le fichier .htaccess, cela peut se faire page par page, mais également concerner un fichier spécifique ou un répertoire.
Pour Google, c’est un peu différent : le fichier robots.txt donnera les consignes aux moteurs de recherche, notamment leur interdire l’indexation des contenus dont vous estimez qu’ils n’ont aucune valeur ajoutée et qui ne sont pas destinés aux résultats de recherche, mais également leur notifier la fameuse redirection.
Prenez soin de communiquer ce changement à Google via la Search Console, en tirant profit de l’option changement d’adresse, qui devra aussi être notifié dans Google Analytics ou l’outil de tracking que vous utilisez. Faites attention avec la redirection 301 : Google ratisse large et limite la transmission de jus d’un NDD à un autre, afin de contrer certaines techniques black hat. On pense en particulier à l’exemple du site « marine2017 », transformé en « Consolab », qui a ensuite vu son positionnement sur Google chuter de manière spectaculaire.
Les liens internes sont primordiaux pour la compréhension de votre activité par les robots des moteurs de recherche, sans oublier qu’ils favorisent la navigation des internautes sur votre site. Pour ces deux raisons, vous devez vous assurez que les liens qui constituent le maillage de votre site sont toujours fonctionnels après la migration. Évitez donc d’utiliser la redirection 301 pour les liens internes, pour les raisons évoquées ci-dessus, et préférez d’autres techniques comme la balise rel=canonical.
Pensez aussi à créer une page 404 personnalisée, sur laquelle est mentionnée votre nouvelle URL, au cas où…
La popularité matérialisée par les liens entrants
Quid du netlinking ? Si vous envisagez de changer de nom de domaine, il est fort probable que ce soit pour bénéficier d’une certaine ancienneté et autorité. Vos pages font déjà l’objet de liens entrants, les fameux backlinks, que vous ayez initié des campagnes de netlinking ou que vos contenus aient naturellement généré des liens sur d’autres sites web ?
Vous avez la possibilité de demander aux sites concernés de modifier les URLs de ces liens vers votre site, ou simplement de vous contenter de l’impact de la redirection 301 mise en place. Ce peut être un travail de longue haleine, mais il vous assurera un jus propre. Cela étant, il est primordial que les nouveaux liens entrants acquis envoient vers votre nouveau nom de domaine et non pas l’ancien.
Vous pouvez profiter de cette migration pour analyser la qualité des backlinks et désapprouver ceux qui sont potentiellement nuisibles à votre visibilité. Rappelons que ce n’est pas la quantité de sites web qui vous linke qui importe, mais bien leur qualité, leur notoriété respective et leur proximité thématique avec votre propre activité.