L’année 2019 a été une année très profitable pour la Fintech, avec notamment des records en matière de levée de fonds (625 millions d’euros distribués, soit le double de l’année précédente -Source : ActionCo).
Des services bancaires, des systèmes de paiement et des avancées technologiques se sont ainsi développés. Le secteur des néo-banques ayant été largement représenté.
L’usage constant du smartphone par les usagers, a ouvert une large voie à l’émergence de ces services. On peut à ce jour payer avec son smartphone tout comme avec une montre connectée. On pense alors à des acteurs comme Apple et Samsung qui proposent et mettent en avant ces solutions.
Qu’est-ce que la Fintech ?
Avant tout il convient de définir ce qu’est la Fintech, un terme que l’on entend régulièrement au travers de l’actualité mais que bon nombre de personnes méconnaissent.
Fintech est une contraction des mots Finance et Technologie. En clair, il s’agit des entreprises développant des technologies autour du domaine de la finance. Ces dernières ont pour but d’améliorer notamment les activités financières.
Les Fintech en France : chiffres-clés selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Exton Consulting, en partenariat avec la startup Invyo et NewAlpha Asset Management en 2018, 30% des Fintech françaises avaient moins de 2 ans début 2018, et 46% entre 3 et 5 ans.
Les Fintechs de financement alternatif (crowdfunding, crowdlending) sont les plus nombreuses et représentent 19% des Fintechs françaises ; suivent les paytechs, avec 18%. (source : Selectra)
Quand on parle de Fintech, on parle donc principalement des entreprises et non directement des technologies qui en découlent. Il peut s’agir d’applications mobiles, d’algorithmes, de programmes etc… avec la finance comme finalité et sujet central.
Par ailleurs le développement de la Fintech passe souvent par des usages et habitudes se développant chez les consommateurs. Si la Fintech est liée à la finance, la tech quant à elle, au sens large du terme, est présente au travers de tous les secteurs, y compris celui de la santé. La crise sanitaire nous a permis de voir quelques technologies émergées mais le bilan était-il positif ?
Comment la tech a-t-elle évolué ces derniers mois ?
Si la Fintech est rattachée principalement au domaine de la finance, tous les secteurs sont aujourd’hui représentés dans le domaine de la tech, au sens large du terme (technologie). Le secteur de la santé y compris, qui nous a quelque peu montré l’envers du décor pendant la crise Covid-19.
Selon Julien Foussard, investisseur dans la tech, il souligne dans son article : « Mieux vaut prévenir (par la tech) que guérir (sans elle) » que la technologie est bien ancrée chez les français…
…mais on serait réticent à faire porter un carnet de santé numérique et anti-épidémique à tous les Français.
Julien Foussard | Entrepreneur et Investisseur dans la Tech
Un paradoxe quand on connaît aujourd’hui tous les services utilisés par les français, liés aux nouvelles technologies. Effectivement ! car tout converge dans le pilotage des services, des achats, de la location etc… via nos smartphones. Un outil duquel peu de personnes pourraient se passer, même momentanément.
Cette situation pouvait ainsi représentée un terreau favorable à l’émergence de nouvelles technologies, dans le but de ralentir efficacement la propagation du virus. Ceci en comparaison des résultats obtenus sur des pays tiers. On a pu voir de beaux projets émergés néanmoins, notamment lors du Hackathon Covid-19.
- REGUL’ AID : l’application pour aider les régulateurs du Samu à optimiser la prise en charge des patients
- INSTANT VISIO : garder le contact en visio avec ses proches quand on n’est pas à l’aise avec la technologie
- INNOMED 360 : identifier le nombre de lits de réanimation disponibles dans une région, pour permettre au Samu et aux Urgences d’y acheminer les patients le plus vite possible
- QUICKHELP : Répondre aux besoins quotidiens des personnes âgées, tels que les achats, les médicaments – et aux besoins familiaux et quotidiens des infirmières, des médecins, du personnel médical.
Analyse et constat de Julien Foussard
A la lecture de l’article pré-cité (que je vous recommande de lire pour avoir le contexte), Julien Foussard, Entrepreneur et Investisseur dans la Tech, nous offre un état des lieux de la tech quant à ce paradoxe.
Il fait référence à la crise sanitaire du Covid-19 avec pour valeur comparative les différents Etats exposés à cette crise commune.
Quel étonnant paradoxe pourtant… Les consommateurs réclament de pouvoir géolocaliser et suivre le livreur de leur repas ou de leur colis. Ils apprécient les recommandations de Netflix ou d’Amazon si ces dernières sont pertinentes.
Ils plébiscitent la commande vocale, notamment les plus jeunes. La publicité doit toucher son public le plus précisément possible sous peine d’être reléguée. En somme, tous les secteurs en saisissent l’intérêt mais on serait réticent à faire porter un carnet de santé numérique et anti-épidémique à tous les Français
Une question se pose sur le secteur de la santé
En France comme dans de nombreux pays, on constate de nettes avancées technologiques à tous les étages. Cependant il y a un dénominateur commun qui revient souvent au travers de ces technos ; permettre aux personnes de gagner en autonomie et d’être un acteur au centre des différents services proposés.
D’un côté on devient hyper assisté et de l’autre on endosse des rôles qui ne sont pas les nôtres à la base. Les risques sont néanmoins très mesurés et parfois bien calculés grâce à un marketing bien rodé de la part des sociétés.
Si des enseignes comme Leroy Merlin fonctionnent très bien, c’est que le consommateur s’est transformé en bricoleur. Si les acteurs de la vente de pièces automobiles émergent, c’est que le mécanicien devient un client de second plan. Les tutoriels ou les formations en ligne offrent gratuitement à quiconque le souhaite, de devenir tour à tour bricoleur, mécanicien, blogueur, vendeur etc…
Est-on encore intéressé à posséder plus qu’à utiliser un produit pour un temps ?
L’industrie automobile l’a bien compris et elle est en pleine transformation digitale. On a pu voir la marque Tesla qui a rapidement émergé et pris le devant sur les voitures éco-responsables et à terme autonomes. Quand on connaît les investissements que cela demande, nombre de marques se pensaient à l’abri !
Il fallait donc rapidement se réinventer et assurer rapidement la pérennité de l’industrie automobile française. Elle proposera peu à peu au consommateur, un parc automobile selon ses besoins en cours d’année (allant de la citadine au monospace). Ainsi plus besoin de posséder mais d’avoir à disposition un produit ou un service pour un temps.
On peut noter que le pure player « Rue de Commerce » vous rembourse certains produits au bout d’un an, à hauteur de 80% de leur prix de vente. Pour ce faire il vous faudra repartir sur un produit plus récent. Une idée ingénieuse qui montre que les modes de consommation évoluent réellement.
Tout ça se vérifie dans de nombreux secteurs…
Si certaines applications ont pu fonctionner à l’étranger et (peut-être) ralentir la propagation du virus Covid-19, on peut noter le flop de l’application Stop Covid en France. Le vrai paradoxe est peut-être à voir du côté des dépenses occasionnées pour la santé dans notre pays… ou plutôt de l’argent que l’on n’a pas à dépenser !
Nous avons la sécurité sociale, un système auquel les gens restent fortement attachés. Être remboursé de ses médicaments, de ses consultations, hospitalisation etc… est un privilège que les français ne veulent pas voir disparaître. Est-ce qu’une crainte peut s’installer, dès lors qu’on porte atteinte aux privilèges des français par le biais de la technologie ? Un point intéressant à creuser et à sonder.
La Fintech prend le large
Revenons à la Fintech pour comprendre au milieu de cette crise, ce qui a pu être porteur pour les startups comme pour les entreprises déjà bien ancrées sur le secteur.
La crise a sans doute vu naître l’émergence de nouvelles technologies, notamment liées au besoin de ne pas entrer en contact avec l’argent et de privilégier les moyens de paiement électronique. Le plafond du paiement par CB sans contact a été porté à 50€ et il ne semble pas qu’il revienne à son montant de 30€.
Ce qui porte à croire que les français ont dû faire davantage confiance à ce mode de paiement, malgré que la technologie NFC a déjà dévoilé ses failles.
Il suffit dès lors de rebondir sur des moyens plus sécurisés, innovants et ouvrir la voie à des modes de paiement qui se passent « totalement » de monnaie physique. Bien qu’ils existent, certains restent encore à faire accepter par les consommateurs.
A côté on a pu voir une belle opération de levée de fonds de Swile (ex Lunchr) pour la carte qui remplace le titre restaurant. On paie son restaurant sans limite de paiement et on peut se dépanner entre collègues pour la créditer, voire effectuer le remboursement d’une avance.
Ces petites innovations qui remplacent peu à peu l’argent physique, montrent à quel point on peut facilement se détacher de ce qui représente une valeur à une technologie qui en efface totalement les contours.
Un monde à suivre de près dans les mois et années à venir.
Superbe article!