Ils sont nés au milieu des objets connectés, leurs parents ont sûrement immortalisé leur arrivée dans ce monde grâce au dernier smartphone à la mode. Pourtant, ils ne sont pas épargnés par l’impact émotionnel des réseaux sociaux, même s’ils semblent tout de même attachés à la préservation de leur vie privée.
C’est ce que révèlent les résultats d’une étude sur l’impact des réseaux sociaux sur la Génération Z, conduite auprès de 1500 Français, âgés de 16 à 24 ans.
La Génération Z : une génération avertie, mais pourtant pas épargnée
100 % des membres de la Génération Z interrogés déclarent détenir au moins un compte sur les réseaux sociaux. Bien qu’ils soient experts dans l’utilisation des réseaux sociaux, ils sont également victimes des impacts que les générations qui les précèdent condamnent. Parmi les générations X, Y et Z, la génération Z semble donc la plus vulnérable.
La santé mentale des jeunes est mise à mal
Certains passent plus de 3 heures par jour sur les plateformes sociales. Ils sont nés un smartphone à la main et leur environnement depuis toujours est fait d’objets connectés et de “datas”. Ces jeunes partagent, parfois sans mesure, leurs données et celles des autres.
On pourrait imaginer qu’ils ont été conditionnés dès leur plus tendre enfance, et que les travers des réseaux sociaux auxquels leurs aînés se heurtent, n’ont pas d’impact sur eux. En réalité, c’est tout l’inverse.
90 % des jeunes de la Génération Z interrogés, déclarent que les réseaux sociaux ont un impact sur leur estime de soi.
Mais d’autres chiffres sont aussi inquiétants, car pour :
- 93 % d’entre eux, cela affecte leur bonheur,
- 92 %, cela affecte leur image de soi,
- 83 %, cela engendre de la solitude,
- 76 %, cela peut causer une dépression.
L’étude met également en évidence que les jeunes femmes semblent être plus sensibles que les jeunes hommes. Près d’une femme sur deux expérimente l’ensemble de ces effets contre un peu plus d’un homme sur trois.
Le « Like », nouveau baromètre du bien-être
La fonction « like » à elle seule constitue un véritable baromètre de l’humeur et du bien-être.
61 % des jeunes déclarent que le nombre de « likes » qu’ils reçoivent sur une publication a un impact direct sur leur estime de soi.
Près d’une personne sur deux (30 %) supprime les publications qui ne suscitent pas suffisamment de « likes », et donc d’intérêt.
Afin de contrer cet effet, les géants de l’industrie, Instagram et Facebook, ont récemment introduit une nouvelle fonctionnalité permettant de cacher le nombre de « likes ».
Cela semble en effet produire l’effet escompté ; l’étude précise que cette fonction a réduit l’anxiété de la Génération Z à l’égard des publications (62 %) et a rendu les publications plus agréables et authentiques (70 %).
Une génération attachée à la protection de ses données
En termes de cybersécurité, La Génération Z est malgré tout consciente des dangers liés à l’utilisation de leurs données et à l’importance de préserver leur vie privée. Ils sont 66 % des à déclarer être concernés par le fait que les plateformes de réseaux puissent utiliser leurs données personnelles pour les cibler à des fins publicitaires.
S’ils semblent conscients de ce danger et qu’ils sont 91 % à avoir paramétré au moins un compte sur un réseau social en profil privé, la principale motivation des paramètres de confidentialité tient dans l’idée de contrôler les personnes pouvant voir leurs posts (54 %) ou éviter d’être espionnés par des inconnus en ligne (39 %).
Il s’agit donc plus de maîtriser leur image que de protéger leurs données personnelles.
Pour preuve, 75 % d’entre eux seraient prêts à partager des informations permettant de les identifier personnellement avec des sociétés de réseaux sociaux pour avoir plus de notoriété en ligne, devenir célèbre sur le web voire atteindre le statut d’influenceur.
Une problématique franco-française ?
Pas vraiment. La différence entre les internautes interrogés dans l’hexagone et leurs homologues allemands ou américains réside essentiellement dans la popularité des plateformes.
Les jeunes Français privilégient Snapchat, quand nos voisins allemands favorisent Instagram. Outre-Atlantique, c’est YouTube qui caracole en tête.
Néanmoins, selon l’étude d’ExpressVPN, les résultats des autres pays démontrent également que le bonheur et l’estime de soi sont également les aspects du bien-être émotionnel le plus impacté par les réseaux sociaux.
Aux Etats-Unis, c’est même 47 % de la population interrogée qui a avoué avoir supprimé une publication simplement parce qu’il ne recevait pas assez de « likes » (contre 30 % en France, pour rappel).
La véritable exception française est que la Génération Z déclare faire davantage confiance à un réseau social comme source d’information, alors que les jeunes allemands et américains se tournent plus vers un média traditionnel.
Les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes ou encore sur leur vie privée n’entravent pas leur appétit naturel pour le partage sur le web, ils restent la génération digitale.
Cependant, ils restent proactifs sur les fonctionnalités et les solutions liées à la protection de leurs données personnelles.
Comment protéger ses données personnelles et favoriser son bien-être sur les réseaux sociaux ?
Nous vous proposons une liste non-exhaustive de solutions et bonne pratiques, qui peuvent être facilement mises en place :
Désactiver la géolocalisation de son appareil photo
Vos photos contiennent les données exactes (latitude et longitude) de votre localisation. Toute personne capable de récupérer ces données saura retrouver vos habitudes de déplacement lors de l’utilisation de l’appareil.
Gérer vos paramètres de confidentialité
N’hésitez pas à modifier les paramètres de confidentialité de vos comptes sur les réseaux sociaux, et à y maîtriser le contenu visible. Chaque plateforme vous permet de personnaliser ces paramètres. C’est l’opportunité pour vous de sélectionner qui peut voir, réagir, commenter vos posts.
Sécuriser ses identifiants et mots de passe
L’authentification à deux facteurs, dès qu’elle est possible, doit être privilégiée. Et n’oubliez pas de créer un mot de passe d’au moins 12 caractères (chiffres et lettres).
Refuser l’accès aux informations personnelles
Éviter d’accorder aux applications des autorisations pour accéder à vos informations personnelles. Dès lors que cette autorisation n’est pas nécessaire au bon fonctionnement de l’application, nul besoin d’offrir un laissez-passer vers votre vie privée.
Ne pas associer ses comptes personnels à ceux des réseaux sociaux
Se connecter avec Facebook ou des options similaires permet aux sites ou aux applications que vous utilisez d’accéder à vos informations personnelles. Ne vous laissez pas tenter par facilité. Créez un compte pour chaque site ou application.
Rester anonyme
Si vous le pouvez, utilisez un VPN, surtout sur les réseaux non sécurisés. Même si le VPN ne pourra pas empêcher les réseaux sociaux de surveiller votre activité en ligne, il peut vous aider à masquer votre adresse IP et informations personnelles.